JUMET: Les Madeleineux ont marché en mode confiné
Le Tour s'est déroulé sans débordement, mais avec des effectifs plus réduits
Respectant un protocole sanitaire strict, cette édition de la Madeleine était la première Marche de l'Entre-Sambre-et Meuse, reconnue par l'Unesco, à reprendre officiellement, dimanche. Sous le soleil : un fameux contraste avec les très fortes intempéries des jours précédents !
Ce dimanche, le temps était délicieux et sec à Jumet, comme partout ailleurs en Belgique. Difficile de croire qu'il était tombé des trombes d'eau quelques jours auparavant! A quelques jours du deuil national, la question du maintien du Tour de la Madeleine s'est même invitée au sein des Comités. « Nous sommes particulièrement émus en pensant aux dizaines de victimes des plus terribles inondations que la Wallonie ait connues, mais nous avons décidé de ne rien annuler. Notamment parce que l'HoRéCa et les forains ont déjà suffisamment souffert de nombreux mois d'arrêt, et parce que les Jumétois ont déjà été privés de leur folklore, l'an passé » signale Benjamin Visée, président du Comité des Fêtes. « Cela ne nous empêche pas de exprimer notre solidarité : nous avons déjà respecté une minute de silence à l'ouverture des loges » .
4 minutes au lieu de 2 entre chaque groupe
Covid oblige, cette 641ème édition « de transition » s'est déroulée de façon plus réduite: 37 sociétés au lieu de 49 (soit environ 300 personnes comprenant marcheurs, cavaliers, musiciens,... de moins qu'il y a deux ans) ont pris le départ à 5 heures du matin à la place Francq pour un parcours de 22 kilomètres. Les pèlerins étaient moins nombreux également : une centaine au lieu de trois cents. Heureusement, les marcheurs pouvaient porter l'uniforme. Afin d'éviter de trop grosses concentrations, les groupes étaient distancés les uns des autres de 4 minutes au lieu de 2. A Courcelles, par exemple, des zones avec barrières nadar étaient marquées à chaque arrêt pour éviter que les bulles ne se croisent. Tout s'est bien déroulé. Les échevins Xavier Desgain, Babette Jandrain, Julie Patte et Eric Goffart ont encouragé les marcheurs , au début ou le long du trajet !
Oscar, bon client du « Le Coq Gaulois »
Véronique Bacu et Oscar Saerens
Vers 11h, soit une heure avant l'arrivée des groupes, la rue de la Madeleine était étrangement calme. « On sent que certaines personnes ont encore peur du virus et n'osent pas sortir de chez elles » faisaient remarquer Bénédicte et Christophe, riverains. Vers 12h, la rue s'est un peu plus remplie. Mais grosse différence, cette année : la tribune officielle a été remplacée par une tonnelle, sous laquelle les membres des 3 Comités saluaient les différents groupes. A quelques centaines de mètres de là, « Le Coq Gaulois » à la rue Anseele, était pris d'assaut. « Je tiens le café depuis depuis 15 ans et je suis certaine que je retrouverai une grande part de ma clientèle » faisait remarquer Véronique Bacu. « Parmi les habitués, se trouve Oscar Saerens, Marin Américain, qui vient ici depuis plus de 50 ans ». La Madeleine se poursuit jusqu'à jeudi sur le champ de foire, mais sans retraite aux flambeaux, ni concert et ni feu d'artifice.
JEAN-CLAUDE HERIN
Giuseppe Malvone ( 56 ans) de Monceau-sur-Sambre
Cela fait 4 ans que Giuseppe parcourt les 22 kms du Tour, en tant que pèlerin. Et il n'est pas venu seul, mais accompagné de 21 autres personnes, dont une de Manage. « A aucun moment, je n'ai pensé me désister. Je trouve que tout le monde s'est bien tenu, même si les conditions étaient particulières » signale cet habitant de Monceau-sur-Sambre. « Même l'année passée, alors que le Tour n'était pas organisé, je l'ai fait à ma façon. J'en suis assez fier».
J.C.HERIN