DREAMWALL A LE VENT EN POUPE !
La crise sanitaire a eu un effet plutôt positif sur Dreamwall. Pour cette société marcinelloise, les pertes financières enregistrées par l’annulation de grands matches internationaux en 2020 ont été plus que compensées par le dynamisme de sa branche « animation », ainsi que par l’ouverture de nouveaux marchés. La création et la production de réalité augmentée dans les stades et dans d’autres événements donnent aussi un coup d’accélérateur.
Media Solution : « habiller » les stades pendant le confinement
Voici déjà 14 ans que Dreamwall est né de la volonté de créer un pôle autour de l’image, en réponse aux besoins de Dupuis et de la RTBF. Les projets et innovations évoluent bien aussi dans l’entité Media Solution, dirigée vers les décors virtuels, les habillages TV, les vidéomappings,… Un exemple? Pour la finale de la Coupe de Belgique opposant Standard à Genk, qui avait lieu le 25 avril, la Pro League a commandé à Dreamwall l’ajout de réalité augmentée.
« L’idée est d’offrir surtout plus de visibilité aux sponsors qui peuvent ainsi voir le nom de leurs sociétés sur des bâches virtuelles du stade ainsi que sur les led boardings » souligne Thibault Baras, General Manager de Dreamwall.
« A long terme, nous comptons continuer cette activité à titre marketing, car ceci représente une nouvelle opportunité pour les annonceurs ».
du public virtuel au Stade du Pays de Charleroi !
La première demande de réalité augmentée dans les stades a été faite par un club de kricket, en Inde, en décembre 2019. « Nous avons trouvé que c’était un bon créneau qu’il fallait creuser. A l’époque, on ne parlait encore très peu du Covid… Mais nous avons bien fait de ne pas laisser tomber le marché, puisque avec l’arrêt des grands championnats de football en 2020 (ce qui représentait 2 jours par semaine de location des studios !), cela nous a permis de limiter nos pertes financières » poursuit Thibault Baras. Notons que cette technologie « made in Marcinelle » permet également d’ajouter des tribunes, des bannières, des drapeaux,… à un stade, et même du public, statique ou animé, en faisant au préalable des repérages tenant compte de l’inclinaison des tribunes et du placement des rangées.
C’est ainsi que des spectateurs virtuels sont apparus lors de la rencontre des Zébres avec Westerlo, le 3 février dernier, au Stade du Pays de Charleroi !
également des messes !
Sur un plan technique, Media Solution propose une chaîne complète de production, depuis la création graphique des décors et de réalité augmentée à la production en studio virtuel, ou en décor réel et extérieur. DreamWall est équipé de 2 studios virtuels, mesurant respectivement 25m2 et 150m2. Y sont enregistrés les bulletins météorologiques de la RTBF, The Power of AR Inside Stadiums, la Cérémonie des Awards de l’AWEX 2020, Les Carnets du Bourlingueur (spécial 30 ans), … et même des messes au décor virtuel, qui recueillent un certain succès ! Dreamwall s’est ouvert également à de nouveaux marchés, durant le confinement : sortie de la nouvelle voiture Ariya de Nissan, l’Eurovision de la Chanson, annonces de la chaîne Delhaize,…
La société d’animation et de graphisme marcinellois a encore de beaux jours devant elle !
Stéphane Piedboeuf présente la météo sur un fond vert
Studio d’animation : donner vie aux personnages !
Le studio d'animation. à droite: Alice Garissen
Selon les projets et les commandes, entre 50 à 100 personnes par jour sont occupées au Studio d’animation. Ce nombre considérable de personnes - qui n’a pas diminué en période de confinement - s’explique par le fait qu’un animateur ne fabrique que 4 à 6 secondes d’animation par jour !
Le studio s’est vraiment spécialisé dans l’animation pure : c’est vraiment lui qui donne vie aux personnages. D’autres secteurs comme les scénarios, story-boards, créations de designs,… sont confiés généralement à d’autres équipes.
« Le studio d’animation s’investit sur de nombreux projets liés à Dupuis au travers de Belvision (producteur), mais sans exclusivité : ce studio a plusieurs projets en cours avec d’autres producteurs » explique Alice Garissen. Directrice depuis un an, celle-ci assure également le suivi général des projets, dès leur mise en place. Alice Garissen s’investit dans la structuration générale de l’entreprise : « En matière d’animation, il s’agit de prospecter un an et demi à l’avance » précise-t-elle.
Les Schtroumpfs en 52 épisodes, depuis dimanche dernier !
Entré d’abord en tant que chef décorateur, Olivier Auquier est directeur artistique de Dreamwall Animation: « Nous aimons bien la mixité au studio : mélanger les artistes belges, et collaborateurs étrangers. Le but est plutôt la polyvalence au niveau des outils. Permettre à un animateur 2D de se former à Maya, ou l’inverse, se former à Toon Boom. On peut mettre des choses en place, de manière à pouvoir aider les gens à rebondir de projet en projet : alterner projet 2D et 3D ». Les personnages BD ont d’ailleurs la cote, puisque des séries comme « Astérix, le Domaine des Dieux» (2.996.184 entrées !)
Boule et Bill, Yakari, Astérix, Zombillenium, Cédric, Kid Lucky,… ont été adaptées, et depuis ce 18 avril, les Schtroumpfs pour une première saison : 52 épisodes de 11 minutes dans Ouftivi sur la Trois (en attendant une deuxième saison) !
Une série à monstres !
« Des longs-métrages récompensés comme comme «Loulou, l’incroyable secret » (2013) aux Césars ou encore « La Tortue Rouge »(2016) aux Oscars nous ont fait remarquer sur des terrains où l’on ne nous attendait pas forcément » signale Alice Gorissen. Parmi les projets artistiques pour 2021 : une belle série en 2D « Monster loving maniacs », une série co-produite avec le Danemark et portée côté belge par Belvision, « Petit Nicolas, tous en vacances » (d’après Sempé et Goscinny) ou encore « Famille Blaireau-Renard », l’histoire d’une famille recomposée ( 3D avec un rendu 2D).
Le studio travaille aussi pour le Parc Spirou, à travers 3 attractions : Le Ride Gaston, le Ride du Marsupilami et Le Groom Spirou.
JEAN-CLAUDE HERIN