MARCINELLE- Simulation de mission sur Mars pour Olivier!
Olivier Gobert, à gauche, a vécu une expérience unique!
Dans le cadre d'un programme développé par la Mars Society, Olivier Gobert, un jeune Marcinellois, et 5 de ses condisciples de l'UCL, ont passé 15 jours dans le désert de l'Utah ( USA ) . But: tester les conditions de vie sur Mars!
Sera-t-il possible, un jour, de fouler le sol martien? Olivier Gobert ( 22 ans ) y croit, dur comme fer! Du 13 février au 3 mars, l'étudiant a eu la chance de mener en équipe une expérience peu commune ! But de la mission: anticiper les phénomènes auxquels seront confrontés les astronautes lors d'une mission sur Mars elle-même. " Tout d'abord, j'ai pu mettre en pratique les connaissances que j'ai accumulées au fur et à mesure de mes études " signale le jeune homme. " J'ai pu me mesurer à la réalité du terrain et découvrir la recherche scientifique. Je partais là-bas pour vivre en condition de simulation. Mes copains et moi avons vraiment basé notre mission sur cet aspect, à tel point que le matin en nous levant, nous nous serions crus sur une autre planète." Le premier temps fort de sa mission a été l'arrivée à la base : un voyage en 4x4 très mouvementé dans un paysage inconnu et qui se termine en apercevant la base qui se cache derrière une colline. " La première sortie sur le terrain fut 'très impressionnante" poursuit-il. " Pouvoir se déplacer dans un tel environnement est extraordinaire! Avec une combinaison sur le dos, on a, à la fois, une impression de liberté (car on est en dehors de la base), mais aussi d'enfermement ( nous ne pouvions pas l'enlever! ).
Contactés par un scientifique de l'ESA
Olivier et ses condisciples ont vécu dans un hub ( containeur) de 2 étages. Un espace assez confiné ( 12 mètres carré), avec pour tout contact avec l'extérieur un petit accès en soirée avec Internet. "Tout s'est très bien passé. Nous avons été sélectionnés pour notre savoir vivre et notre esprit de dialogue et de compromis" insiste-t-il. Durant la mission, Olivier a pu réaliser une prospection la journée et observer les minéraux, la nuit, dans la base.
Ses coéquipiers ont eu la possibilité de mener une observation d'astres avec un télescope très avancé. Ils travaillaient la nuit, ce qui entraînait quelques contraintes notamment au niveau de leur sommeil.
Une autre tâche consistait à estimer les pertes d'eau dans le sol au niveau de mini-ruisseau en calculant des composantes de celui-ci comme la profondeur, la largeur ou encore le type de sol." Dans les semaines qui ont suivi notre voyage, nous avons été contactés par un scientifique de l'ESA (Agence Spatiale Européenne) qui nous a invités à présenter les résultats de notre expérience sur le ruisseau à un colloque de Géoscience à Vienne, début mai" poursuit Olivier. "Ce fut une expérience incroyable pour moi, car cela m'a permis de rencontrer de grands scientifiques de la recherche spatiale et cela grâce à la Mission to Mars. Cela m'a ouvert des portes... Pourquoi ne ferais-je pas un jour un stage à l'ESA et continuer à travailler dans le domaine spatial?" JCH
Olivier ( assis ) en plein travail
Pour toute info complémentaire: 0478/66 72 62- 0472/83 56 87
Le désert de l'Utah, proche de la Planète Rouge
Afin de se rapprocher le plus possible d'un paysage martien, la Mars Desert Research Station a été construite dans le désert de l'Utah. La géologie et le paysage y sont très ressemblants à Mars. Les courbes rouges, des collines rondes et un sol meuble et argileux en sont les caractéristiques. Les conditions climatiques y sont proches de la planète rouge: climat très sec (~0% d'humidité), très peu de précipitations par an et régulièrement, de forts épisodes venteux qui empêchent la tenue de sortie de terrain. L'équipe a eu la chance de partir mi-février, à une période où les températures étaient idéales ( 5° la nuit et 20° max la journée). " C'étaient des températures très agréables pour travailler efficacement sur le terrain (ni trop froides ni trop chaudes)" note Olivier
De la compote et des oeufs en poudre!
A bord, les conditions de vie étaient assez drastiques, puisque nos jeunes scientifiques ne disposaient pas d'aliments frais. " Les seuls aliments que nous avions étaient, soit en boite, soit déshydratés" fait remarquer Olivier Gobert. " En boite, nous avions la nourriture habituelle (thon, etc.) mais pas de légumes. Par contre, nous avions beaucoup plus de nourriture déshydratée: nouilles à faire bouillir, purée mousseline, maïs , épinards, tomates, brocolis,... et plus étonnant encore de la compote et des oeufs en poudre! Le plus difficile à cuisiner fut les viandes déshydratées : poulet, viande hachée, etc. Il est nécessaire de bien préparer tous ces aliments. Tout d'abord, il faut beaucoup épicer les plats, afin que ce ne soit pas fade. J'ai réussi à faire des pâtes-saumon-brocoli, le classique " saucisse-compote-purée", beaucoup de soupes lyophilisées, etc. Mais il arrivait parfois que le mélange de trois ingrédients soit immangeable (exemple, lentilles-œufs en poudre-brocoli)! Un soir, on est tombé un peu malade à cause du manque de préparation du repas de mes collègues. Personne n'est mort et c'est là le principal ! Heureusement, les toilettes étaient normales, ainsi que la douche ou la vaisselle. A 6, on se rend compte qu'on consomme énormément d'eau (rien que pour s'hydrater, on buvait jusqu'à 3 litres d'eau par jour chacun, car on était dans un désert). Mais grâce à notre éducation plus "écologique" que les Américains, on a réussi à faire de très bonne performance en économie d'eau."