Le week-end dernier, 7500 personnes se sont immergées dans le monde magique de Dragonia. Par un temps superbe.

Lorsqu'il a reporté le festival Dragonia à Acoz du 1er au dernier week-end de juin, pour des raisons météorologiques, Thomas Lallemand, directeur de l'agence artistique et événementielle thudinienne Art &Smile, a eu du flair... Ces samedi et dimanche, le beau temps a attiré la grande foule au château d'Acoz. 90 exposants y étaient présents. Le public a pu investir la totalité des jardins (surtout dans les hauteurs), ce qui arrive rarement car la propriété est fermée au public quasiment pendant toute l'année. « Lors de la Sainte Rolende, plusieurs centaines de marcheurs passent dans la cour et le parc, mais ils ne vont pas aussi loin dans les abords du château. C'est une aubaine pour tous les visiteurs du festival » signalait le bourgmestre Philippe Busine, croisé en famille.

Comme Dragonia mêle le médiéval au fantastique, toutes les tenues étaient les bienvenues... Marché artisanal, campements médiévaux, concerts, spectacles équestres avec tournoi de chevalerie, combats à l'épée, artistes féeriques,... composaient l'essentiel des journées. Dans un stand, Dominique Van Bossuyt de la Compagnie « Les feux de la Rose Noire » expliquait comment utiliser les haches, les marteaux pour la forge, l'outillage pour la poterie,... Le Jumétois organise des stages de 2 jours pour réaliser son couteau avec manche en bois et sa gaine en cuir. Renseignements : 0472/42 55 47.

à doite Dominique Van Bossuyt de Jumet 

Le groupe Electroll 

Une belle collection de phasmes ! 

En raison du bon temps, la brocante des quais et la fête de la musique ont brassé beaucoup de monde à la Ville Basse ce week-end.

Une collection impressionnante de plantes carnivores (on en comptait 225 !) faisait l'objet de tous les regards, à la rue Puissant. Séparées en 2 catégories : les sarracenias, connus aussi sous le nom de pichets trompettes, qui attirent les insectes avec des couleurs vives et des parfums enivrants, et les dionées, ou « attrape-mouche », qui referment rapidement leur mâchoire sur les proies, les pièces sont la propriété de Jonathan Salvé qui exposait ses pièces pour la première fois à la Brocante des Quais. « Je suis passionné par ces plantes depuis une vingtaine d'années » explique cet habitant de Marcinelle. «  J'ai commencé par me rendre dans plusieurs magasins et aujourd'hui, je fais la culture chez moi. Il faut bien se documenter pour leur bien-être : par exemple, une exposition plein sud, de la tourbe, pas d'engrais,... ».

baisse du pouvoir d'achat

Pour beaucoup, la brocante était une bonne occasion pour dénicher de bonnes affaires . Certains visiteurs recherchaient des articles particuliers, comme Simon, un jeune de Loverval : « Je souhaite trouver une montre avec un mécanisme automatique, et donc sans piles. Je suis prêt à y mettre le prix » ou encore Simone de Châtelet, attirée par les articles africains, dont un masque assez unique de couronnement de chef Moba en Guinée Bissau. A noter que pour la première fois à Charleroi, un festival de la bière rassemblait une vingtaine de brasseurs de la région.

à droite, Simon 

Mais tous les exposants n'étaient pas à la fête. Brocanteur depuis 25 ans, Michel faisait un peu grise mine sur le quai Arthur Rimbaud. « Depuis quelques années, je constate une érosion du pouvoir d'achat. Je dois constamment faire baisser les prix de mes articles pour les vendre » signalait cet habitant de Waterloo.

Couplée à la Brocante des Quais, la fête de la Musique a attiré beaucoup de monde. Il faut dire que le soleil redonnait le moral, après plusieurs semaines de mauvais temps. Vendredi soir, l'Eden proposait une belle affiche de concerts, notamment, avec le groupe belge Ao, mélangeant fado, indie pop, musique électronique,... Aux « Filles d'A côté », le chanteur et guitariste carolo Ad Giaco partageait ses covers acoustiques en français et en anglais, dans tous les styles des années 70 à nos jours.

Aux filles d'à côté - Ad Giaco en concert 

à l'Eden 

Samedi, divers groupes se produisaient sous chapiteau à la Place Verte. La Ruche Théâtre recevait le groupe Zappeur Palace, un groupe belge aux sonorités pop rock et aux paroles en français. Les festivités avaient déjà commencé mercredi soir et se sont poursuivies dimanche, à divers lieux de la Ville.

JEAN-CLAUDE HERIN 

Une cinquantaine de spectacles compose l'affiche de la saison 24-25 de Charleroi danse et de la Raffinerie à Bruxelles. Avec 120 représentations !

« Parce qu'il brouille un peu les pistes en matière d'identité, l'hippocampe illustre bien cette première partie de saison. Plus que jamais, les spectacles proposés en éclaireront d'autres et multiplieront les regards et les points de vue » signalait, au cours d'une soirée de présentation aux Ecuries, Fabienne Aucant, directrice générale et artistique de Charleroi danse. Le premier semestre, les femmes et l'Histoire sont à l'honneur avec de nombreuses chorégraphes invitées emblématiques de la scène belge, à commencer par Anne Teresa De Keersmaeker, qui revient avec ses deux dernières créations.

D'Olga de Soto à Mercedes Dassy, de Louise Vanneste à Meg Stuart, d'Erika Zuneli à Lila Magnin, de Zoé Lakhnati à Nicole Mossoux, toutes les générations de femmes artistes se croiseront et se répondront à l'automne. Belles découvertes également avec « Winners ? » (20 et 21 septembre), où des performeurs(euses), à travers leurs histoires personnelles, s'affrontent sur la piste, « Danser, c'est après » (18 et 19 octobre) par les Ateliers Indigo, qui accompagnent une vingtaine d'artistes en situation de handicap, « Sac à murmures »(27 et 28 novembre), dans lequel des interprètes explorent les ressorts magiques de la ventriloquie,...

Danser sur le ring de Charleroi !

de gauche à droite: Jorgé Léon et Fanny Van Leliedendael, attrachée de communication 

Artiste associé à Charleroi danse, Jorge Léon présentera « Brûler » (8 et 9 novembre) qui trouve sa source d'inspiration dans la découverte, en 1974, de Lucy, une australopithèque de 3 millions d'années. Le cinéaste, metteur en scène de théâtre, d'opéra et de danse est venu parler de son projet : « Danser sur le ring » : «  L'objectif est de réaliser une performance chorégraphique sur ce tronçon fréquenté tous les jours par les Carolos.

Plusieurs événements jalonneront la saison. A la rentrée, Charleroi danse rejoint la première édition de Molenfest, initiative qui rassemble et met en lumière la dynamique sociale et culturelle à l'oeuvre à Molenbeek. A noter aussi les conférences dansées, les apéro-danses, les soirées dansées : « Yes, we dance », les ateliers Impulsions, les festivals « En vogue » (musiques tendance Tik Tok) et « Fancy Legs », qui rassemblera les amateurs de mouvements, sons et fêtes,... Navettes prévues pour la Raffinerie au prix de 5 euros. Pour toute info : 071/2056 40. charleroi-danse.be/fr/infos/contact

JEAN-CLAUDE HERIN