LIVRE- Marton Angeli, enrôlé par les Nazis, puis mineur à Aiseau
Raymond Angeli et Dominique Demanet
Sur base de la documentation de son fils Raymond, un habitant de Marcinelle, le destin hors du commun du Hongrois Márton Angeli est retracé par Dominique Demanet et par Michel Reins, dans le roman historique : « Seul ».
JEAN-CLAUDE HERIN
Contrôleur pour les allocations familiales à Montignies-sur-Sambre,
Avant ses 17 ans, ce dernier menait une existence paisible auprès de ses parents et son frère cadet. La famille était établie à Veszprém, non loin du lac Balaton, en Hongrie. Mais le 12 mars 1944, l'armée du Führer envahit la Hongrie et impose la mise en place d’un gouvernement plus coopérant avec l’Axe. Les dirigeants des « Croix fléchées », parti d’extrême droite, sont appelés à prendre les commandes du pays. Engagé de force, après quelques semaines d’instruction en Allemagne, Marton devient un « Volksgrenadier », prêt à rejoindre le front. Il va combattre aux Pays-Bas, en bord de Meuse, non loin d’Overloon où se déroulent d’âpres batailles entre Nazis et Britanniques. Marton va y vivre les heures les plus terrifiantes de sa jeune existence. La faim, le froid, les pluies incessantes ne sont rien face à la mort qui rôde et qui frappe. Il intègre le mouvement "Levente", inspiré des jeunesses hitlériennes.
Marton ne parlait pas de la guerre
" Quelle jeunesse atroce, quand on pense qu'à 17 ans, mon père devait décoller les militaires et les civils plaqués au mur par le souffle de l'explosion de bombes au bombes au phosphore. Mais quand j'étais avec lui, bien après les hostilités, il refusait de parler de la guerre, sans doute pour me protéger. D'ailleurs, je ne l'ai jamais entendu se plaindre de quoi que ce soit " signale Raymond.
Pour éviter d'être fusillé par les Soviétiques, parce qu'il portait un uniforme allemand, Márton a rejoint la Belgique, en 1946, où il est recruté d'abord au charbonnage de Panama à Roselies, puis à Saint-Jacques à Aiseau, où il a travaillé comme boutefeu. Le 21 septembre 2023, - à l'âge de 96 ans! - Marton rendait son dernier souffle à l'IMTR. " Les yeux de mon père se sont clos à jamais et, avec eux, la souffrance liée non seulement à la maladie, mais aussi à une jeunesse emportée dans les tourments de la guerre et d'une vie de travail passée dans la mine "a écrit Raymond dans la post-face de "Seul".
"Dans le roman historique, nous avons veillé à tenir un propos universel. D'autres soldats que Márton ont été livrés à eux-mêmes et ont dû trouver des moyens pour s'en sortir" note Dominique Demanet.
Actuellement, Raymond Angeli prépare la traduction de "Seul" pour le distribuer en Hongrie, car l'histoire de Marton est aussi celle de nombreux Hongrois. Il a veillé à ce que la romance ne s'éloigne pas trop de la véritable histoire de son papa. "Seul" par Michel Reins sur un synopsis de Dominique Demanet, aux éditions Le Livre en papier. 272 pages. Prix: 15 euros. Les livres sont à commander sur www.publier-un-livre.com ou en librairie.