EVOCATION- Daniel Stoclet: " J'ai vu Joséphine Baker à Fleurus"
L'auteur et ex-enseignant gosselien Daniel Stoclet était adolescent quand il a vu Joséphine Baker à Fleurus, à l'occasion d'une visite d'un studio d'enregistrement. La star au grand coeur était panthéonisée à Paris, mardi.
rue du Couvent ( photo: Albert Stoclet )
« Mes souvenirs sont encore très précis... La scène se passait dans les années 60. La grande vedette Joséphine Baker attirait beaucoup de monde à Fleurus, d'où je suis originaire. Comme il était difficile de se frayer un passage dans la foule pour saluer cette grande dame, tant elle était populaire et dégageait une énergie positive, je n'ai pas pas pu la rencontrer personnellement. Cela dit, j'ai toujours admiré Joséphine Baker tant pour ses talents d'artiste que pour ses engagements citoyens » raconte Daniel Stoclet. A l'époque, le jeune homme habitait à la rue du Couvent. Dans ces années-là, Fleurus comptait plus de commerces de proximité que la localité n'en compte aujourd'hui.
Sa mère, Jeanne Wijnant, tenait une mercerie (aujourd'hui occupée par une agence de voyage), « Au Petit Bénéfice », un lieu très prisé de la Ville où toutes les couturières des environs se donnaient rendez-vous. La boutique tournait le dos à « La Bonne Source ».
Daniel Stoclet
un événement bien annoncé !
La maison voisine, séparée du magasin par une étroite ruelle, abritait une boucherie chevaline, qui sera transformée en maison de disques et studio d’enregistrements. « C'était un pari risqué qui ne survivra pas très longtemps » poursuit Daniel. « Mais l'évènement du siècle avait été annoncé partout : Joséphine Baker, la meneuse de revue et résistante franco-américaine, vient à Fleurus à l’occasion de l’inauguration du studio ! Ce bon moment me revient en apprenant son entrée au Panthéon voulue par Emmanuel Macron, un acte que je considére à la fois comme un véritable acte politique pour le chef de l’État, ainsi qu'un symbole en vue de bâtir une « France réconciliée et métissée ». La Cité des Bernardins en est aussi honorée !
J.C.HERIN