photos : J.C.Hérin
Samedi, trois procès fictifs, mis sur pied par la Conférence du Jeune Barreau de Charleroi, ont permis au public d’entrer un peu plus dans le milieu de la Justice. L’avocat carolo Pierre-Alexandre Napoli y a joué trois rôles !
Le public est attentif !
Un jeune homme se présente en chaussettes au Tribunal de la Jeunesse. Pourquoi dans cette tenue ? Parce que, ne recevant plus d’argent, il n’a plus grand-chose à se mettre ! A ses côtés, une représentante du Rebond, un centre d’accueil d’urgence à Charleroi. Derrière lui, l’avocat du mineur.
Dans la partie adverse, un couple déchiré : l’homme est accusé d’actes de violence sur son fils et sa femme, laquelle veut divorcer de son mari. A l’arrière, se trouve l’avocate de la mère. Face à tout ce petit monde : la juge (présidente), le greffier et le procureur du Roi. Voilà ! Les pions sont placés.
Si cette situation est fictive (mais parfaitement plausible !), elle n’en a pas moins le mérite de montrer en public un type de procès qui ne se déroule qu’à huis clos, puisqu’il concerne un mineur. C’est dans une salle du Palais du Verre, une extension du Palais de Justice de Charleroi qui abrite le Tribunal du Travail, son auditorat et le Tribunal du commerce, que se déroulaient les (fausses) audiences.
vol de voiture tiré d'un fait divers
Particularité de ce procès : il a été « scénarisé » par trois avocates du Jeune Barreau de Charleroi : Sophie Bruyre, Krystel Inglese et Anaïs Leal Y Pittia. Le rôle de la victime était tenu par l’avocat Romain Boudelet, défendu par Pierre-André Hallet, qui, en réalité, est le Juge de la Jeunesse ! «J’ai beaucoup aimé plaider la cause de mon jeune client» reconnait ce dernier.
Dans le deuxième procès, qui traite d’une affaire de vols de vols de voiture, Pierre-André incarne la Partie Civile. «Les faits sont inspirés d’une réelle de course-poursuite à Nalinnes, en décembre 2015, à l’issue de laquelle une Ford a été immobilisée, ainsi que ses cinq occupants » signale-t-il. «Heureusement que, dans les statistiques, les faits de délinquance ont tendance à diminuer, ces trois dernières années. Cela se traduit par une baisse de saisines pour le juge».
le prévenu, au centre du procès
L'avocat Pierre-Alexandre Napoli
Mais la palme des changements de rôles revient à l’avocat Pierre-Alexandre Napoli, qui est, tour à tour, père violent et jeune délinquant dans le procès du Tribunal de la Jeunesse… et, avocat de la défense, dans un Procès pénal, d’un habitant de Montigny-le-Tilleul, qui a subi l’irruption à son domicile de deux furies armées ! «Quel rôle m’a le plus interpellé ? Celui du prévenu, car il est au centre du procès » reconnaît Pierre-Alexandre. «Si, par cette journée Portes Ouvertes, le public en a appris davantage sur les rouages de la Justice, notre mission est atteinte !» souligne François Etève, avocat du Jeune Barreau, et dans un domaine très différent, un des pionniers de la Wake Up ! à Charleroi.
On se croirait... à un vrai procès !
Micro-portraits
1.Yoel ( 27 ans )
POUR LA MEDIATION
«Je baigne moi-même dans le milieu de la justice, puisque je suis expert au Parquet de la Cour d’Appel de Liège. Je suis venu m’informer ici sur les services de médiation. Généralement, je suis plus habilité à régler des conflits entre les personnes et l’Etat, et non des conflits entre personnes. Dans la médiation, on se rend très vite compte que l’affectif prime sur le juridique».
Audrey (25 ans ) de Gosselies
FAN DES EMISSIONS DE JUSTICE
« Mon métier d’assistante vétérinaire est éloigné de la justice. Je suis certaine donc apprendre beaucoup de choses, lors de cette Journée Portes Ouvertes. J’apprécie beaucoup les émissions de télévision qui traitent de la justice comme «Indices», «Devoir d’enquête», «Face au juge», «Un crime parfait ? »,… On voit bien comment se déroulent les enquêtes».
Valérie (47 ans) de Jumet
UNE DEMANDE DE CONSEILS
«Je ne suis pas venue écouter les procès fictifs, mais plutôt pour demander des conseils. Deux avocats m’ont bien aiguillée sur une situation à régler concernant une situation familiale. J’ai apprécié leur disponibilité. Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans des tas de documents qui utilisent un langage qu’on ne comprend pas toujours ».
J.C.Hérin