Une reconstitution de ventes d'esclaves avait lieu, samedi dernier, à l'Abbaye d'Aulne, dans le cadre d'un week-end médiéval.

La scène était impressionnante de réalisme, mais heureusement, personne n'a été maltraité ! Conduits par un marchand, plusieurs esclaves (hommes et femmes), vêtus d'une simple tunique de lin, marchaient, liés entre eux par une corde. Les infortunés attendaient d'être vendus. Pris au jeu, le public s'est mis à lancer des enchères. En fonction de la morphologie des individus (taille, poids, denture,...), les prix variaient.

Très sérieusement, avant de passer à l'acte de vente, un comptable pesait des monnaies pour le compte de Gorm L'Ancien, roi du Danemark.

Un comptable veille aux finances ! 

Cette animation était un des temps forts des Médiévales de l'Abbaye d'Aulne. « Nous recherchons l'authenticité historique, même si nous apportons une petite dose d'humour pour détendre un peu l'atmosphère. Notre souhait : créer un archéo-site dans une ville de la Botte » signale Eric Dehon, président de la Compagnie de l'ASBL des Temps Oubliés.

une cinquantaine d'exposants sur le site

«  Pour cette reconstitution, nous nous sommes plus particulièrement intéressés au milieu viking vers le 10ème siècle. Les Scandinaves allaient chercher des Slaves comme esclaves et les mettaient à prix. Mais attention : seuls des païens pouvaient être vendus aux catholiques ou aux musulmans, jamais des croyants entre eux » poursuivait Eric Dehon.

Les festivités regroupaient une cinquantaine d'exposants, pour la plupart des artisans et commerçants. Trois compagnies étaient représentées : Les Cerfs, les Temps Oubliés et les Gamall Tré (littéralement : « le vieil arbre »). Au programme également : lancers de hache, tir à l'arc, jeux viking, reconstitution d'un banquet,... Cet événement était mis sur pied par l'ASBL La Griffe de Djevelen, dont le principal objectif est de promouvoir l'Histoire et la culture médiévale.

« A l'aube de l'an 882, les Normands pillaient la Sambre et tentaient de piller l'abbaye d'Aulne. Je ressens ces résonances dans les lieux où ces faits se sont passés » précisait Julien Herbier, président de l'ASBL.

JEAN-CLAUDE HERIN